Le président du Mouvement des forces d’avenir(MFA), Innocent Anaky Kobena, a échangé avec l’Union générale des travailleurs de Cote d’Ivoire(UGTCI). C’était hier jeudi 7 janvier 2010 à la bourse du travail sur les conditions de vie des ivoiriens. Lors de ces échanges, l’ancien compagnon de lutte de Laurent Gbagbo a fait de graves révélations sur le déversement des déchets toxiques en Cote d’Ivoire et la signature des décrets présidentiels de Laurent Gbagbo.
« Le ministre des transports que j’étais n’avait rien à voir avec cette affaire. C’est une très grave affaire mais certains en ont profité pour régler leurs comptes politiques. D’abord faire partir du gouvernement quelqu’un qui les dérangeait (…), Anaki Kobéna », a-t-il indiqué. Avant de dire qu’au fur et à mesure, « la vérité va apparaitre ». Anaky Kobéna a révélé que le navire qui a déversé ces déchets « hautement toxiques » à Abidjan et dans ses environs « était affrété par la compagnie nationale PETRO-CI ». A l’en croire, le navire qui est en même temps un navire usine, traite les produits pétroliers qu’il transporte avant de les livrer. Le président du MFA a affirmé, à la grande stupéfaction des travailleurs présents à la grande salle de la Bourse du travail : « ce déchet était un déchet de produits pétroliers ivoiriens ». Ajoutant que les autorités de la société Trafigura, poursuivies par l’Etat de Cote d’Ivoire après ce scandale, avaient averti les responsables ivoiriens des dangers que le pays encourait si effectivement ces résidus de produits pétroliers étaient déversés dans le pays. En outre, parlant de la société Trafigura, le membre du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a révélé que le « chiffre d’affaires » de ladite société a doublé ou triplé après le déversement. Il a attiré l’attention des ivoiriens sur les milliards de francs CFA que Trafigura paie depuis ce scandale.
« Peut-être que c’est pour acheter le pétrole de la Cote d’Ivoire. Le chiffre d’affaire de Trafigura a été multiplié par 2 ou 3 dans le pétrole ivoirien », a encore révélé Anaky Kobéna.
DECRETS PRESIDENTIELS
« Nous sommes dans un système ou c’est Laurent Gbagbo qui décide seul. Plus de la moitie des décrets ne se prennent pas en conseil des ministres », a-t-il soutenu. Soulignant que les décrets présidentiels ne sont pas pris, en général, en conseil de ministres mais plutôt, en tout cas pour la plupart, à la résidence du chef de l’état, « souvent même les dimanches ». Il a pris l’exemple du budget de souveraineté qui s’élevait à 15 milliards de francs CFA avant l’accession de M. Gbagbo au pouvoir. Aujourd’hui, a signifié Anaky Kobéna, ce budget est de « 76 milliards » environ. « D’année en année, le budget n’est plus discuté. Ça arrive chez les députés pour information », s’est indigné le député de Kouassi-datékro. Avant de revenir sur son appel aux membres du RHDP de quitter le gouvernement. « Nous avons dit que nous ne pouvons pas être complice des mauvaises conditions de vie des ivoiriens. Nous avons démissionné de ce gouvernement par solidarité du peuple ivoirien. Laisser leurs ministres dans ce gouvernement, c’est anachronique », a-t-il indiqué. « En campagne, vous ne pourrez pas répondre à Gbagbo qui dit, a raison, que vous êtes ensemble dans le gouvernement. Peut-être que le jour des élections, le peuple ivoirien les sanctionnera. Quittez vite de ce gouvernement, ne soyez plus complices de Gbagbo dans le malheur de la Cote d’Ivoire, a-t-il renchéri. Au cours de ces échanges, le candidat du MFA a présenté les grandes lignes de son programme de gouvernement. Il a annoncé la relance de l’industrie et le tourisme, ce qui pourrait à l’en croire, permettre la création de trois a cinq millions d’emplois. Il s’est également attardé sur le SMIG qu’il a promis d’augmenter à 100.000 francs CFA. « Il faut totalement débarrasser la Cote d’Ivoire de cette plaie », parlant de la FESCI (syndicat étudiant ivoirien), quand il s’est agi de parler de l’école. Et M. Kobena d’ajouter : « il faut que le peuple ivoirien s’en débarrassé. Il faut enlever cet esprit ». |
